Cest pourquoi Nietzsche à écrit que l'art est " un remÚde à la connaissance" Transition. L'oeuvre d'art est un objet unique qui a une fonction spirituelle . L'art permet de comprendre le monde et de sublimer ce qui nous affecte. L'art nous accorde une par d'immortalité, elle a donc un caractÚre divin et révÚle l'essence des choses
1Dans les rĂ©ussites de l’art il y a quelque chose qui surpasse Ă  la fois la volontĂ© de l’artiste, si attentive et si lucide qu’elle soit, et la sensibilitĂ© du spectateur, quelles que soient sa dĂ©licatesse et ses exigences. Aussi, ce serait une entreprise stĂ©rile que de chercher Ă  dĂ©finir d’abord certaines puissances de l’esprit et de montrer ensuite comment nous parvenons, en les mettant en Ɠuvre, Ă  obtenir les satisfactions que nous en attendons. C’est la dĂ©marche inverse que nous devons suivre. La crĂ©ation artistique obĂ©it Ă  un obscur dĂ©sir elle est une aspiration vers ce qui nous manque, un vide intĂ©rieur que nous cherchons Ă  remplir. Mais, quels que soient nos efforts, nous ne rĂ©ussissons pas d’avance Ă  le circonscrire. Le circonscrire, c’est faire Ă©merger la forme qui, aussitĂŽt, lui donne un contenu. C’est rĂ©aliser l’Ɠuvre d’art. Elle seule est capable de nous rĂ©vĂ©ler le dĂ©sir qui Ă©tait en nous en l’apaisant. Il n’en est point autrement de la vĂ©ritĂ© que cherche le savant nous ne savons ce qu’elle est que quand elle se montre et ce qui pouvait satisfaire notre pensĂ©e que quand nous l’avons trouvĂ©. Ainsi nous ne chercherons quelle est l’origine de l’art ni dans l’histoire de l’humanitĂ©, ni dans le vouloir de l’artiste ; nous ne chercherons pas non plus quelle est la fonction particuliĂšre de la conscience dont l’art est, pour ainsi dire, l’exercice, ni quelle est son essence secrĂšte que l’on devrait pouvoir retrouver pourtant jusque dans sa manifestation la plus humble. Nous ne poserons point Ă  propos de l’art la question de droit. L’art est un grand fait humain. Or, si sa naissance, comme toutes les naissances, plonge dans les tĂ©nĂšbres, dĂšs qu’il se montre Ă  la lumiĂšre, il nous apporte une rĂ©vĂ©lation. Et de cette rĂ©vĂ©lation, nous n’aurons jamais achevĂ© de prendre possession. L’artiste utilise des procĂ©dĂ©s, invente des techniques par lesquelles il tente de capter l’émotion dans une forme matĂ©rielle, de maniĂšre Ă  en disposer et Ă  la faire surgir Ă  son grĂ©. Mais quelle que soit l’acuitĂ© avec laquelle une mĂ©thode nous permet d’entrer en contact avec le rĂ©el et de le saisir, il y a ici un intervalle infini entre la rĂšgle appliquĂ©e et l’effet obtenu c’est dans cet intervalle mĂȘme que l’art vient Ă  Ă©closion. On le voit bien si on compare l’art Ă  la science qui cherche prĂ©cisĂ©ment Ă  abolir cet intervalle, Ă  obtenir, dans l’application, des effets toujours conformes Ă  la rĂšgle et que l’on produit Ă  coup sĂ»r. Au contraire, dĂšs qu’elle s’est dĂ©tachĂ©e des mains de l’artiste, son Ɠuvre devient pour lui une rĂ©alitĂ© Ă  la fois familiĂšre et inconnue ou bien il n’en supporte plus la vue, ou bien il la considĂšre d’un regard aussi jeune que le spectateur qui la dĂ©couvre. Ce qu’elle nous livre Ă  ce moment-lĂ , elle le livre Ă  tous ; le technicien a disparu ou s’il retrouve encore d’une maniĂšre trop apparente les moyens dont il s’est servi, c’est qu’il a manquĂ© son but. Non point qu’une sorte d’égalitĂ© soit créée alors entre les spectateurs. Celui qui a la conscience la plus ouverte, la plus fine et la plus accueillante a aussi de l’Ɠuvre d’art l’intelligence la plus pĂ©nĂ©trante il arrive qu’il instruise l’artiste lui-mĂȘme non point seulement sur ce qu’il a fait, mais sur ce qu’il a voulu, presque Ă  son insu. Car on ne peut juger d’un esprit sur la pensĂ©e qu’il a lui-mĂȘme, mais sur les actes auxquels elle le conduit, ni sur ses desseins, mais sur leur fruit. Voici donc l’art devant nous, rĂ©duit Ă  n’ĂȘtre plus pour nous qu’un pur tĂ©moignage auquel nous allons demander non point quel est son sens, mais quel sens il donne Ă  cette rĂ©alitĂ© qu’il reprĂ©sente et qui par lui se trouve toujours toutes les crĂ©ations de l’esprit humain l’art possĂšde en effet une situation exceptionnelle. Si nous acceptons de le considĂ©rer dans ses sommets, il donne Ă  la conscience une satisfaction gratuite et parfaite qui surpasse son attente et mĂȘme son espĂ©rance. Il met en mouvement toutes ses puissances intĂ©rieures mais celles-ci, au lieu de s’opposer les unes aux autres, se rĂ©pondent, se soutiennent et s’unifient. Il devance en nous le dĂ©sir ce dĂ©sir, il va l’éveiller au fond de nous-mĂȘme, il le dĂ©couvre et il le suscite. Mais en mĂȘme temps, il l’apaise et le comble. Dans l’émotion esthĂ©tique, le dĂ©sir et l’objet du dĂ©sir sont donnĂ©s Ă  la fois, ils ne cessent de se rĂ©pondre dans une oscillation ininterrompue ; mais, tandis que, dans la vie de tous les jours, je ne rencontre aucun objet qui puisse Ă©galer, semble-t-il, ma puissance de dĂ©sirer, ici les rapports se trouvent tout Ă  coup renversĂ©s. Le dĂ©sirable est antĂ©rieur au dĂ©sir. Et je crains qu’il n’y ait jamais en moi assez de dĂ©sir pour actualiser et possĂ©der tout ce dĂ©sirable. Il y a plus, le propre du dĂ©sir c’est toujours de me montrer 1’insuffisance du rĂ©el et de me porter au-delĂ . Mais ici tout au contraire c’est le rĂ©el que nous avons sous les yeux qui ne cesse de nourrir le dĂ©sir sans que celui-ci parvienne Ă  l’épuiser. Pour cela il n’a fallu que cette touche lĂ©gĂšre de l’activitĂ© humaine qui, en transposant le rĂ©el dans l’Ɠuvre d’art, lui a donnĂ© tout Ă  coup une lumiĂšre extraordinaire, un immense arriĂšre-plan, une affinitĂ© mystĂ©rieuse avec nous. L’art prend naissance au moment oĂč l’hiatus qui sĂ©pare le rĂ©el de notre esprit se trouve tout Ă  coup aboli, oĂč la contradiction entre le sujet et l’objet, entre l’aspiration et la donnĂ©e est surmontĂ©e, oĂč une incessante communication se produit entre la conscience et la nature, et qui est telle que chacune ne cesse de fournir Ă  l’autre, toutes deux semblant Ă  la fois recevoir et donner. 3Le monde qui Ă©tait pour moi un obstacle devient maintenant un chemin ouvert Ă  mon esprit. Les choses cessent de m’ĂȘtre opposĂ©es je dĂ©couvre entre elles et moi une affinitĂ© qui est l’objet d’une possession actuelle, mais qui demeure toujours aussi une promesse et une espĂ©rance. Le signe de l’émotion esthĂ©tique, c’est la joie que je ressens Ă  voir que les choses sont en effet ce qu’elles sont. Je ne crains point qu’elles m’échappent, puisque le propre de l’art c’est de les capter et de m’en donner pour ainsi dire la disposition ; mais je n’ai jamais fini d’en disposer ; je ne crains pas non plus que leur possession s’épuise et me ferme l’avenir. Bien plus, il ne suffit pas que l’émotion esthĂ©tique ne cesse de se renouveler et de se rĂ©gĂ©nĂ©rer elle-mĂȘme Ă  mesure qu’elle s’étend et s’approfondit, il faut qu’elle multiplie ces raisons que nous avons de vouloir que les choses soient prĂ©cisĂ©ment ce qu’elles sont. Elle nous permet de donner ainsi au temps sa vĂ©ritable signification car il ne nous retire rien de ce que nous avions et s’il nous engage dans l’avenir, c’est seulement pour nous montrer la plĂ©nitude infinie d’une valeur que nous avons pourtant sous les yeux. A cet Ă©gard, la beautĂ© dĂ©passe Ă  la fois la vĂ©ritĂ© et la moralitĂ© la vĂ©ritĂ©, qui, si elle me donne la joie de la connaĂźtre, ne me donne pas celle de la vouloir puisque je n’agis jamais que pour la changer, et la moralitĂ© qui rĂ©side seulement dans l’effort et le mĂ©rite et ne m’apporte jamais un objet que je puisse embrasser ni possĂ©der. La beautĂ© est une cime vers laquelle convergent Ă  la fois la vĂ©ritĂ©, dĂšs que je puis la connaĂźtre et la vouloir tout ensemble, et la moralitĂ©, dĂšs que l’action qu’elle m’oblige Ă  accomplir atteint un dernier point oĂč elle suscite la contemplation et coĂŻncide avec comprend donc bien pourquoi l’art n’est pas Ă  proprement parler un problĂšme proposĂ© Ă  notre rĂ©flexion ce qui paraĂźt Ă©vident si l’on considĂšre que toute rĂ©flexion sur l’art obscurcit sa nature au lieu de 1’éclairer, dissout sa fine essence et transpose sur un terrain diffĂ©rent oĂč l’intelligence interroge encore le rĂ©el, la rĂ©ponse mĂȘme que l’art vient de lui fournir ce qu’il nous montre en effet, c’est comment l’esprit parvient Ă  pĂ©nĂ©trer le rĂ©el, Ă  se le rendre prĂ©sent, Ă  lui reconnaĂźtre une signification en dĂ©couvrant en lui la rĂ©alisation de ses vƓux. Mais c’est la conscience de l’artiste, elle, qui est un problĂšme vivant elle mesure la distance qui sĂ©pare ce qui lui est donnĂ© de ce qu’elle dĂ©sire ; elle ignore ce qu’elle dĂ©sire, puisqu’elle cherche prĂ©cisĂ©ment Ă  se le reprĂ©senter et, chose admirable, il suffit qu’elle le reprĂ©sente pour l’obtenir. C’est comme une sollicitation adressĂ©e sans cesse au rĂ©el qui tout Ă  coup le lui livre. Ainsi, l’Ɠuvre d’art est toujours une solution c’est cette solution que nous cherchons en elle. C’est pour la mieux comprendre que nous remontons jusqu’au problĂšme qu’elle suppose sans oublier que la solution pour nous devance ici le problĂšme. C’est donc en mĂ©ditant sur l’art comme solution, et non point comme problĂšme, que nous discernons sa vĂ©ritable nature. Ou plutĂŽt, c’est la solution qui nous dĂ©couvre le problĂšme. Au-delĂ  mĂȘme de nos aspirations esthĂ©tiques l’art nous montre comment, si l’esprit s’identifie toujours avec une question que nous posons sur le rĂ©el, cette question peut ĂȘtre satisfaite par une rĂ©ponse qui nous en donne la d’abord on peut dire que le propre de l’art, c’est de nous dĂ©couvrir la prĂ©sence au rĂ©el. Et sans doute cette assertion peut surprendre, puisque le rĂ©el est devant nous et que l’art refuse, semble-t-il, de s’en contenter, soit qu’il cherche seulement Ă  le reproduire, mais sur un autre plan et avec des moyens qui lui appartiennent, soit qu’il entreprenne de l’idĂ©aliser. Cependant l’apprĂ©hension du rĂ©el n’est pas aussi simple ni aussi immĂ©diate qu’on pourrait le penser ; et si nous comparons la maniĂšre dont il s’offre d’emblĂ©e au regard avec la reprĂ©sentation que l’art nous en donne, nous verrons que la vocation de l’art est prĂ©cisĂ©ment de nous en apporter la rĂ©vĂ©lation. En effet, le rĂ©el, c’est d’abord un spectacle familier et changeant qui s’étend autour de nous, que nous retrouvons chaque jour et qui donne un point d’appui Ă  nos pas et un but Ă  nos mouvements, qui prĂ©sente juste assez de constance pour ne point nous ĂŽter toute sĂ©curitĂ© et juste assez de mobilitĂ© pour rĂ©veiller en nous les puissances de la vie et les obliger Ă  tout instant Ă  s’exercer. Mais peut-on dire que dans ce spectacle le rĂ©el se montre Ă  nous vĂ©ritablement ? Y a-t-il en nous une attention, un intĂ©rĂȘt, qui, en s’attachant Ă  lui, nous en donnent une image pure ? Que lui demandons-nous sinon de fournir un chemin Ă  notre activitĂ© et un aliment Ă  nos besoins ? En lui-mĂȘme le rĂ©el n’a encore pour nous ni valeur ni signification. Nous ne le rencontrons qu’au terme d’une action Ă  laquelle il fournit soit un obstacle, soit un vĂ©hicule. Nous ne cessons de l’interroger mais afin de reconnaĂźtre ce qu’il recĂšle en lui qui peut nous servir ou nous nuire. Nous n’envisageons jamais le rĂ©el que dans son rapport, non pas seulement avec nous, mais avec notre utilitĂ©. DĂšs lors, en devenant pour nous un moyen, il nous dĂ©robe pour ainsi dire son vrai visage. Il se plie Ă  une fin qui lui est Ă©trangĂšre et nous ne retenons de lui que les indices qui nous permettront de l’atteindre. DĂšs que ces indices ont Ă©tĂ© reconnus, nous cessons en quelque sorte de le voir. Ainsi, soit qu’il ne puisse nous servir, soit que l’usage que nous en faisons devienne trop assurĂ©, il s’enveloppe peu Ă  peu dans les voiles de l’habitude derriĂšre eux nous soupçonnons sa prĂ©sence, mais sans ĂȘtre capables de la rĂ©aliser. 5L’art dĂ©chire ce voile. Il abolit tous les Ă©crans entre le rĂ©el et nous. Il interrompt toutes ces rĂ©actions trop connues que le rĂ©el suscite en nous et qui le dissimulent. Il traverse toute l’épaisseur des reprĂ©sentations acquises. Il nous oblige Ă  retrouver avec les choses un contact absolu. Il abolit en elles l’utilitĂ©, dissipe toutes les arriĂšre-pensĂ©es par lesquelles nous les rapportons Ă  quelque terme de comparaison situĂ© en dehors d’elles ; il serait mĂȘme plus vrai de dire, comme on le fait parfois, qu’il en fait un terme de comparaison pour tout le reste, si ce n’était par lĂ  diviser encore une pensĂ©e qu’elles doivent retenir tout entiĂšre et qui trouve dans leur contemplation un mouvement qui lui suffit. Ainsi, l’art restitue aux choses leur Ă©tat de choses il nous les dĂ©couvre ; il leur donne une sorte de prĂ©sence pure que jusque lĂ  nous n’avions pas soupçonnĂ©e. Il nous oblige Ă  les regarder, Ă  les apercevoir telles que nous les verrions la premiĂšre fois, si notre regard Ă©tait assez pĂ©nĂ©trant et assez lucide. Il rend au regard sa parfaite jeunesse, Ă  l’atmosphĂšre qui enveloppe le rĂ©el une transparence presque surnaturelle. On le voit dans 1’effort par lequel l’artiste, prĂ©occupĂ© d’oublier tout son passĂ©, tout son savoir, cherche seulement Ă  scruter le rĂ©el afin de le tenir Ă  la disposition tout Ă  la fois de l’Ɠil et de la main les ressources de la technique la plus habile n’ont point d’autre fin que d’obtenir cette double coĂŻncidence et de disparaĂźtre au moment oĂč elle se rĂ©alise. Mais le spectacle du monde perd alors sa familiaritĂ© anonyme pour acquĂ©rir une familiaritĂ© intime et personnelle, comme les choses qui n’étaient pour nous qu’un objet d’usage dont nous nous sommes longtemps servi sans les avoir remarquĂ©es et qui, quand nous les retrouvons aprĂšs les avoir perdues de vue, acquiĂšrent tout Ă  coup un relief vivant et mobilitĂ© des diffĂ©rents aspects du rĂ©el nous empĂȘchait aussi de leur appliquer une attention assez sĂ©rieuse habituĂ©s Ă  les voir apparaĂźtre et disparaĂźtre, nous ne posions sur elles qu’une pensĂ©e d’un moment qui s’était dĂ©jĂ  retirĂ©e d’elles avant qu’elles fussent Ă©vanouies. L’art, par l’immobilitĂ© qu’il leur donne, ou par la possibilitĂ© qu’il nous donne de recommencer toujours un mouvement aboli, nous introduit dans cette prĂ©sence constante, indĂ©pendante Ă  la fois du temps et du besoin, qui est toujours de niveau avec un esprit prĂ©sent Ă  lui-mĂȘme et qui est prĂȘte Ă  rĂ©pondre sans cesse Ă  ses moindres sollicitations. L’art suscite donc en nous une attention si pleine et si docile qu’il nous montre comme vĂ©ritablement prĂ©sente une rĂ©alitĂ© qui Ă©tait toujours devant nous, mais que nous n’avions jamais vue il oblige la conscience Ă  s’en emparer, Ă  en rĂ©aliser une perception actuelle qui fait saillie sur toutes nos perceptions habituelles toujours un peu amorties ou effacĂ©es, soit par le souvenir de celles que nous avons dĂ©jĂ  eues et qui les recouvrent, soit par les signes de quelque Ă©vĂ©nement plus lointain que nous recherchons en elles et qui nous en dĂ©tournent. Le propre de l’artiste, c’est donc d’ĂȘtre un mĂ©diateur entre le rĂ©el et nous il suffit de songer soit au peintre de paysage, soit au peintre de portrait qui nous donnent de l’horizon le plus commun, du visage que nous croyons le mieux connaĂźtre une prĂ©sentation si profonde et en mĂȘme temps si inattendue, pour nous apercevoir que cette vision personnelle qu’ils nous apportent change la nĂŽtre et nous contraint, pour ainsi dire, Ă  dĂ©couvrir, Ă  travers les choses qu’ils n’ont rencontrĂ©es souvent qu’une fois, celles mĂȘmes que nous n’avions peut-ĂȘtre jamais cette prĂ©sence des choses, l’émotion esthĂ©tique ne suffit-elle pas Ă  nous la donner sans le secours de l’art ? Pourquoi faut-il encore que l’art intervienne pour en ĂȘtre l’interprĂšte ? On comprend bien que l’artiste, dĂšs qu’il atteint une apprĂ©hension si exceptionnelle du rĂ©el, songe Ă  la fixer de maniĂšre Ă  nous la communiquer et par consĂ©quent Ă  nous permettre de la rĂ©aliser Ă  notre tour. Mais est-ce lĂ  l’unique signification de la crĂ©ation artistique ? N’a-t-elle pour rĂŽle que de capter et de transmettre cette perception attentive et dĂ©sintĂ©ressĂ©e qui nous livre les choses elles-mĂȘmes, par delĂ  l’habitude ou l’usage ? Nul artiste ne consentirait sans doute Ă  le dire. Car il sent bien que le propre de l’art n’est pas seulement de traduire une perception qu’il a dĂ©jĂ , mais encore de la rendre possible et pour ainsi dire de la produire. Il n’y a point de perception directe, engagĂ©e dans notre vie quotidienne, qui puisse affecter le caractĂšre d’une contemplation pure elle est pour cela trop chargĂ©e de matiĂšre, en relation trop immĂ©diate avec notre corps, avec l’espace et le temps oĂč se dĂ©ploient nos dĂ©sirs, elle est trop rĂ©sistante et trop fragile Ă  la fois, trop pleine pour nous de menaces ou de promesses ; elle est mĂȘlĂ©e Ă  toutes les conjonctures de notre vie pratique. Elle fait partie de ce monde temporel oĂč nous avons toujours quelque intĂ©rĂȘt plus ou moins pressant, ou nous ne cessons d’attendre, de dĂ©sirer, de craindre, de risquer, de nous dĂ©fendre, et qui ne devient jamais tout Ă  fait un spectacle pour nous. C’est cette transformation de l’univers en spectacle que l’art rĂ©alise. Il faut que ce spectacle soit inutile pour qu’il ne soit plus que contemplĂ©. Non pas que dans cette contemplation la volontĂ© soit absente, puisqu’au contraire nous avons affaire alors Ă  cette volontĂ© dĂ©pouillĂ©e qui veut, comme nous l’avons dit, que les choses soient prĂ©cisĂ©ment ce qu’elles sont, et non pas Ă  cette volontĂ© de convoitise qui pense toujours au profit qu’elle en pourra tirer. L’originalitĂ© de l’art, c’est prĂ©cisĂ©ment de crĂ©er ce spectacle inutile qui oblige l’esprit Ă  se purifier de toute pensĂ©e Ă©goĂŻste pour appliquer aux choses une pensĂ©e qui ne voit qu’elles et qui aussitĂŽt les fait surgir devant nous. 7De lĂ  le rĂŽle mystĂ©rieux jouĂ© par l’imitation qui a Ă©tĂ© si discutĂ©e, autour de laquelle on voit sans cesse renaĂźtre le conflit de l’idĂ©alisme et du rĂ©alisme, dont on ne peut pas dire qu’elle Ă©puise tout le secret de la crĂ©ation artistique, mais qui nous permet cependant d’en comprendre l’essence. Et il n’y a sans doute aucun art qui n’ait recours Ă  l’imitation, au moins dans une certaine mesure, mais sans que les arts qui paraissent fondĂ©s sur elle laissent pourtant une moindre place Ă  l’invention que les autres. 8Peut-ĂȘtre n’y a-t-il point d’imitation, comme on le voit dans ses manifestations les plus spontanĂ©es et les plus irrĂ©flĂ©chies, qui ne possĂšde dĂ©jĂ  un caractĂšre esthĂ©tique. C’est qu’elle vide l’objet de sa signification pratique et ne laisse plus subsister que sa forme. Aussi comprend-on que l’on puisse tantĂŽt ĂȘtre trĂšs sĂ©vĂšre pour elle et affirmer qu’elle est toujours servile et tarit le gĂ©nie crĂ©ateur, et tantĂŽt la considĂ©rer avec assez de faveur pour prĂ©tendre que c’est quand elle montre le plus de probitĂ© et de fidĂ©litĂ© que l’art atteint lui-mĂȘme la perfection la plus haute. Pourtant la vertu esthĂ©tique de l’imitation n’est pas oĂč on la met en gĂ©nĂ©ral elle ne rĂ©side pas dans l’emploi de certains moyens techniques qui nous permettent de rĂ©duire l’art Ă  une activitĂ© spĂ©cialisĂ©e par laquelle nous disposons du rĂ©el avec plus ou moins de science ou d’habiletĂ©. Non point que cette activitĂ© puisse ĂȘtre nĂ©gligĂ©e ; seulement elle ne vaut pas par elle-mĂȘme mais par le rĂŽle qu’elle est destinĂ©e Ă  remplir. Car ce rĂŽle, c’est de rendre possible une transposition du rĂ©el du domaine de l’utilitĂ© dans un domaine diffĂ©rent oĂč l’esprit se donne des rĂšgles afin d’en faire un objet de contemplation pure. L’art rĂ©side dans cette transposition elle-mĂȘme. Les rĂšgles auxquelles il s’assujettit pour la produire n’ont point, comme on le croit, de signification esthĂ©tique par elles-mĂȘmes, mais seulement parce qu’elles assurent la possibilitĂ© de cette imitation par transposition » qui substitue Ă  l’image de la rĂ©alitĂ© la rĂ©alitĂ© d’une image, et convertit un objet qui avait des rapports avec notre corps en un autre objet qui n’en a plus qu’avec notre esprit. C’est cette transmutation, cette transfiguration qui en donnant aux choses une sorte de prĂ©sence absolue, les revĂȘt aussitĂŽt d’un caractĂšre esthĂ©tique. Ce qui suffit pour expliquer trois choses d’abord pourquoi, comme on 1’a remarquĂ© souvent, les choses qui sont dans la nature ne produisent en nous une Ă©motion esthĂ©tique que si nous rĂ©ussissons par l’imagination Ă  en faire pour ainsi dire des tableaux, ensuite pourquoi aucune d’entre elles, contrairement Ă  un prĂ©jugĂ© idĂ©aliste, ne possĂšde de privilĂšge esthĂ©tique, de telle sorte que la plus humble d’entre elles peut se changer en une Ɠuvre d’art si l’imitation parvient Ă  isoler sa reprĂ©sentation de tout usage servile ; enfin pourquoi l’imitation exclut elle-mĂȘme toute rĂ©pĂ©tition, puisqu’elle doit nous donner la rĂ©alitĂ© mĂȘme de la chose dans son unitĂ© concrĂšte et sensible et que pour l’imiter deux fois, il faut nĂ©cessairement la recrĂ©er deux fois. 9Aussi, personne n’a vu plus profondĂ©ment l’essence mĂȘme de l’art que Pascal dans le mot si cĂ©lĂšbre et pourtant si cruel Quelle vanitĂ© que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire point les originaux !On ne cherchera point Ă  la rĂ©futer et mĂȘme on lui donnera les mains, mais on montrera que si nous admirons cette ressemblance, c’est prĂ©cisĂ©ment parce qu’elle dĂ©pouille l’original de ce qu’il y avait en lui de momentanĂ© et d’utilitaire et qui nous empĂȘchait de le voir ; elle nous apprend Ă  l’admirer en nous apprenant prĂ©cisĂ©ment ce qu’il comprend donc bien pourquoi l’art a toujours paru une sorte de prestige et mĂȘme de miracle. Car il donne une valeur Ă  des choses qui par elles-mĂȘmes semblaient n’en avoir aucune. Or cette valeur semble produite par l’action grĂące Ă  laquelle nous parvenons Ă  les figurer. Ce qui nous conduit Ă  nous demander si l’art n’aurait pas son origine dans le pouvoir crĂ©ateur de l’esprit plutĂŽt que dans son pouvoir contemplatif. L’Ɠuvre d’art que nous avons sous les yeux accumule en elle toutes les actions qu’il a fallu accomplir pour la crĂ©er et le propre de la contemplation c’est seulement, en nous les donnant toutes Ă  la fois, de nous permettre de les retrouver et de les accomplir encore par l’imagination. L’art alors, comme la poĂ©sie, rĂ©siderait dans une activitĂ© inventive et crĂ©atrice par laquelle nous remonterions jusqu’à cette source mĂȘme oĂč les choses prennent naissance il nous les montrerait dans la puissance mĂȘme qui leur permet d’éclore. Ainsi s’expliquerait ce rajeunissement, ce renouvellement que l’art imprime Ă  toutes choses, aux plus banales, aux plus usĂ©es. Il semble les faire sortir des mains de l’artiste telles qu’elles sont sorties des mains du crĂ©ateur. De lĂ  les interprĂ©tations diffĂ©rentes que l’on a pu donner de l’activitĂ© artistique elle-mĂȘme, soit qu’on la considĂšre comme Ă©tant l’activitĂ© propre de l’homme qui introduit la beautĂ© dans le monde au moment oĂč il le fait pĂ©nĂ©trer dans une forme qu’il a conçue soit qu’on la considĂšre comme une activitĂ© qui dĂ©passe la nĂŽtre et qui, issue des tĂ©nĂšbres de l’inconscient, nous oblige Ă  retrouver dans le rĂ©el l’appel d’une vie profonde presque toujours masquĂ©e par l’expĂ©rience quotidienne, soit que l’on imagine une parentĂ© entre l’activitĂ© par laquelle les choses se font et l’activitĂ© par laquelle nous les percevons, de telle sorte que, pour en prendre possession, nous soyons amenĂ©s Ă  en retrouver les diffĂ©rentes formes, Ă  les figurer et Ă  les multiplier. Le caractĂšre original de l’art, ce serait alors de nous obliger Ă  rĂ©inventer le monde, de nous associer Ă  ce mouvement qui ne cesse de le produire et de l’animer et qu’il est libre encore de prolonger et d’inflĂ©chir d’une infinitĂ© de maniĂšres. 11Il ne peut pas ĂȘtre question de contester cet Ă©lĂ©ment d’invention et de crĂ©ation sans lequel l’art ne produirait rien. Et mĂȘme il n’y a point de vue qui semble pĂ©nĂ©trer plus avant dans l’essence mĂȘme de l’art que celle qui essaie de l’atteindre dans l’acte mĂȘme qui le fait ĂȘtre bien plus, il y a une relation fort Ă©troite entre le caractĂšre par lequel nous avons essayĂ© de dĂ©finir l’art et qui est de donner aux choses une prĂ©sence toute neuve et celui qui nous permet de les considĂ©rer dans cette dĂ©marche crĂ©atrice qui les rend sans cesse naissantes. Pourtant il faut considĂ©rer qu’une dĂ©marche inventive n’a point par elle-mĂȘme une valeur esthĂ©tique, que l’on ne peut attribuer aux crĂ©ations de la science, de la technique, ou mĂȘme de la moralitĂ© que par une extension des termes qui est peut-ĂȘtre abusive. L’important en effet, c’est que cette crĂ©ation soit celle d’un spectacle qui puisse ĂȘtre contemplĂ©. Or cela n’est possible prĂ©cisĂ©ment que si ce spectacle est l’objet privilĂ©giĂ© de notre crĂ©ation, ce qui ne peut arriver que si nous nous prĂ©occupons non point de produire des effets qui puissent prendre place dans le monde et en changer pour ainsi dire la nature, mais de produire un nouvel aspect de la rĂ©alitĂ©, libre de tout intĂ©rĂȘt et qui nous permette de la saisir en elle-mĂȘme, abstraction faite du parti que nous songeons Ă  en tirer. De telle sorte qu’ici l’action, malgrĂ© les apparences, n’est jamais qu’un moyen au service de la contemplation, alors que partout ailleurs l’action crĂ©atrice vaut par son efficacitĂ© mĂȘme, ce que nous pourrions exprimer – Ă  condition de dĂ©tourner un peu les mots de l’acception que leur avait donnĂ©e Aristote – en disant que l’action de l’artiste est proprement poĂ©tique, mais qu’elle n’est jamais y a plus si l’art nous paraĂźt rĂ©sider avant tout dans une crĂ©ation, ce n’est pas parce qu’il ajoute au monde rĂ©el un autre monde oĂč notre imagination et notre sensibilitĂ© trouvent une satisfaction plus parfaite, c’est parce qu’il donne au monde rĂ©el un caractĂšre de nouveautĂ©, c’est parce qu’il nous oblige enfin Ă  le percevoir, c’est qu’il nous le montre tel qu’il Ă©tait toujours sans que nous l’ayons jamais su. Il est bien vrai qu’il surgit alors dans notre reprĂ©sentation comme si c’était nous qui le produisions. Pourtant, il y a toujours dans la crĂ©ation au moment oĂč elle sort elle-mĂȘme du nĂ©ant et des tĂ©nĂšbres, le mystĂšre et l’effort d’un arrachement. L’émotion qui l’accompagne est d’un autre ordre que l’émotion esthĂ©tique elle est plus violente et plus trouble. Mais l’émotion esthĂ©tique accompagne le créé ; il y a en elle une possession plus tranquille et plus apaisĂ©e. Elle ne naĂźt du jeu des passions que quand, Ă  l’intĂ©rieur de ce jeu lui-mĂȘme, viennent s’introduire l’harmonie et la sĂ©curitĂ©. Mais alors, le caractĂšre de nouveautĂ© insĂ©parable de l’Ɠuvre d’art change de sens loin d’exprimer cet accĂšs dans l’ĂȘtre d’une forme d’existence jusque lĂ  inconnue, loin de traduire cette mobilitĂ© infinie qui empĂȘche l’humanitĂ© de remettre jamais ses pas dans les traces de ses anciens pas, elle serait le signe au contraire d’un retour vers une rĂ©alitĂ© que nous n’avions pas quittĂ©e mais avec laquelle nous avions perdu contact et que nous retrouvons tout Ă  coup avec une sorte d’émerveillement. L’art, c’est le monde reconnu ; c’est le mĂȘme monde que celui oĂč nous avons toujours vĂ©cu, mais qui cesse de nous ĂȘtre Ă©tranger, qui rĂ©pond Ă  toutes les puissances de notre Ăąme et coĂŻncide avec leur exercice. C’est pour cela qu’il est toujours nouveau, non pas de cette nouveautĂ© instable et, inquiĂšte qui ne nous donne qu’un Ă©branlement de surface, mais de cette nouveautĂ© si claire et si profonde que revĂȘt Ă  chaque fois notre propre maison quand nous en avons vĂ©cu longtemps sĂ©parĂ© et que le moindre objet qu’elle contient acquiert pour nous plus de profondeur et plus d’éclat que tous les trĂ©sors de la fable. Ainsi l’art n’invente rien ; il nous montre dans la moindre parcelle de ce qui nous est donnĂ© une richesse qui suffit Ă  nous combler. Il introduit dans le temps lui-mĂȘme la dimension de l’éternitĂ© ; c’est elle qui donne Ă  chaque objet, dĂšs que l’art l’a touchĂ©, une inaltĂ©rable nouveautĂ©. Ainsi, quels que soient les efforts d’invention et de crĂ©ation de l’artiste pour dĂ©passer le monde qu’il a sous les yeux et nous faire pĂ©nĂ©trer dans un monde qui est son ouvrage, ces efforts n’aboutissent que s’ils produisent un spectacle dans lequel nous retrouvons le rĂ©el qui jusque lĂ  nous avait toujours Ă©chappĂ©, de telle sorte que toute invention doit venir se rĂ©soudre dans la dĂ©couverte mĂȘme de ce qui est, et toute crĂ©ation, dans la prĂ©sence du rĂ©el qui tout Ă  coup nous est lors, tout le mystĂšre pour nous est de savoir pourquoi nous ne pouvons prendre possession des choses qu’à travers cette apparence que nous crĂ©ons et qui semble pourtant nous en Ă©loigner. C’est le moment maintenant de rĂ©aliser la synthĂšse de ces deux caractĂšres qui sont indissolublement unis dans l’art Ă  savoir qu’il dĂ©tache le spectacle du rĂ©el de toutes ses servitudes, c’est-Ă -dire de l’habitude et du besoin, et qu’en crĂ©ant ce spectacle, il lui donne une Ă©ternitĂ© toujours renaissante. Tout d’abord, nous pouvons dire que le caractĂšre propre de l’art, c’est en effet de produire une apparence ; mais nous donnerons Ă  ce mot son sens le plus fort. C’est dans l’art seulement que le rĂ©el nous apparaĂźt, mais pour cela il faut que nous donnions a cette apparence une rĂ©alitĂ© sĂ©parĂ©e jusque lĂ  le rĂ©el nous rassurait par une prĂ©sence obscure que nous n’avions pas besoin d’actualiser ; l’art, au contraire, nous oblige Ă  le faire. Il isole l’apparence des choses afin de montrer qu’en effet elles nous apparaissent. Mais il y a plus, les choses ne nous sont jamais prĂ©sentes par elles-mĂȘmes pour qu’elles le deviennent, il faut que nous nous les rendions nous-mĂȘmes prĂ©sentes. Et mĂȘme on peut dire qu’il n’y a pas d’autre prĂ©sence que la prĂ©sence de l’esprit. Ă  lui-mĂȘme. Cette prĂ©sence se rĂ©alise par une activitĂ© qu’il dĂ©pend de lui d’exercer. C’est par elle que la rĂ©alitĂ© nous deviendra prĂ©sente Ă  son tour. Mais il y faut l’attention la plus dĂ©sintĂ©ressĂ©e et la plus pure. Et nous savons Ă  quel point l’activitĂ© de l’esprit est vacillante et prompte Ă  flĂ©chir ; elle se repose sur l’objet, dĂšs qu’elle croit l’avoir rencontrĂ© et cesse d’y appliquer son effort. Elle le perd presque aussitĂŽt qu’elle l’a trouvĂ©. Or, rien ne peut ĂȘtre prĂ©sent pour nous que dans l’acte mĂȘme par lequel nous rĂ©alisons cette prĂ©sence. Mais cet acte peut-il demeurer purement intĂ©rieur ? Nous consentons Ă  reconnaĂźtre que chez certains esprits d’une vigueur singuliĂšre, chez tous les hommes dans certaines minutes bienheureuses, chez l’artiste dans ce moment chargĂ© d’une Ă©motion incomparable oĂč la possession et la jouissance du rĂ©el ont pour lui tant de plĂ©nitude et de perfection que le pinceau lui tombe des mains, la crĂ©ation artistique peut paraĂźtre fragile et inutile la prĂ©sence mĂȘme du rĂ©el nous est livrĂ©e alors sans intermĂ©diaire avec une beautĂ© surabondante qui nous ĂŽte la puissance d’agir. Seulement, cette rĂ©vĂ©lation est elle-mĂȘme rare et Ă©vanouissante ; quand elle nous manque, nous cherchons Ă  la susciter et Ă  la produire ; nous cherchons Ă  la maintenir quand elle commence Ă  nous fuir. Nous voulons pouvoir la retrouver nous-mĂȘme quand nous l’avons perdue, nous voulons la suggĂ©rer Ă  ceux qui ne l’ont pas et leur communiquer un bien dont nous les croyons appelĂ©s Ă  jouir avec nous. C’est alors que la main vient au secours de l’esprit. Mais il se produit alors un phĂ©nomĂšne admirable, c’est que la main ne se contente pas de prolonger l’action de l’esprit, d’immobiliser la vision du rĂ©el qu’il nous a donnĂ©e de maniĂšre Ă  nous en assurer une possession stable et qui nous permet d’en disposer. Il faut dire que la main oblige l’esprit Ă  exercer toutes ses puissances elle rĂ©veille son attention et l’invite sans cesse Ă  se tendre ce projet qu’a le peintre de capter le rĂ©el sur sa toile comme un spectacle pur ravive son regard, lui donne plus d’acuitĂ© et de dĂ©licatesse et le contraint Ă  dĂ©gager du rĂ©el le spectacle mĂȘme dont l’esprit ne peut prendre possession que dans une sorte de circulation ininterrompue entre l’Ɠil et la main, oĂč chacun d’eux renvoie vers l’autre et l’incite Ă  se dĂ©passer. On peut bien dire du peintre que ce qu’il est capable de voir est la mesure de ce qu’il est capable de peindre. Mais l’inverse est vrai plus qu’on ne le croit, ce qui justifie en partie tous ceux qui veulent rĂ©duire l’art Ă  la technique. Ainsi, on ne s’étonnera pas que notre vision du rĂ©el s’enrichisse au cours mĂȘme des efforts que nous faisons pour la fixer Ă  travers les maladresses de l’exĂ©cution nous reconnaissons aussi les insuffisances de la vision et tant que l’Ɠuvre n’est pas terminĂ©e, nous ne cessons de les dire que dans l’Ɠuvre d’art l’esprit s’est reconnu ; il se donne lĂ  le spectacle de lui-mĂȘme en mĂȘme temps que le spectacle des choses et la perfection de l’art se trouve atteinte au moment oĂč ces deux spectacles n’en font qu’un. Le jeu de l’émotion esthĂ©tique, c’est le jeu de leur coĂŻncidence tour Ă  tour perdue et retrouvĂ©e. L’art est le moyen qui permet Ă  l’esprit de se mirer pour ainsi dire dans le rĂ©el et c’est pour cela que le rĂ©el devient pour lui intelligible, non pas seulement d’une intelligibilitĂ© abstraite comme celle de la science qui nous permet de le dominer par une loi, mais de cette intelligibilitĂ© sensible par laquelle il devient aussi l’objet de notre vouloir et l’expression de notre vie. C’est en composant le rĂ©el que l’art l’apprĂ©hende ; mais par lĂ  il se rend le rĂ©el prĂ©sent en devenant lui-mĂȘme prĂ©sent au cƓur du rĂ©el, de telle sorte que l’on ne sait plus dire s’il se l’est incorporĂ© ou s’il est incorporĂ© Ă  lui. Car le rĂ©el n’est plus pour lui que l’esprit rĂ©alisĂ© ce qui permet d’expliquer ce caractĂšre que nous avons reconnu d’abord dans l’Ɠuvre d’art de nous donner une satisfaction qui nous comble car elle est en elle-mĂȘme finie, achevĂ©e, mais elle retient toute l’attention de l’esprit qui ne songe pas Ă  la quitter, Ă  s’en Ă©vader, qui ne cesse de circuler en elle, parce qu’elle renouvelle toujours son propre mouvement sans 1’épuiser jamais. C’est dire encore qu’elle enclĂŽt l’infini dans le fini, et par lĂ  nous montre comment l’esprit et le rĂ©el parviennent Ă  coĂŻncider car le caractĂšre du rĂ©el, c’est comme on le voit dans l’objet le plus humble, de donner prise Ă  la multiplicitĂ© infinie de visions diffĂ©rentes, mais de les surpasser toutes. Or, le propre de l’art c’est de n’en rĂ©aliser qu’une, de nous proposer telle vision particuliĂšre que tel artiste en a eue dans telle circonstance et Ă  tel moment. Mais dans cette vision, l’esprit s’est emparĂ© du rĂ©el, il nous rĂ©vĂšle sa prĂ©sence qui jusque lĂ  nous avait Ă©tĂ© refusĂ©e ; par l’intermĂ©diaire de la vision d’un autre, l’art nous dĂ©couvre la nĂŽtre et ne cesse de l’enrichir. Bien plus, il produit dans la conscience du spectateur une multiplicitĂ© infinie de suggestions diffĂ©rentes qui peuvent toujours aller au-delĂ  de ce que l’artiste a lui-mĂȘme senti, pensĂ© et voulu. Ainsi, c’est l’Ɠuvre la plus individuelle Ă  la fois par son objet et par le gĂ©nie de son auteur qui Ă©veille le plus de rĂ©sonances dans toutes les consciences, c’est-Ă -dire qui a le plus d’universalitĂ©. Et comme le propre d’une esquisse, c’est de nous laisser assez de libertĂ© pour que nous puissions l’achever d’une infinitĂ© de maniĂšres, le propre du chef-d’Ɠuvre, c’est de s’offrir Ă  la mĂȘme libertĂ© dans la perfection d’un achĂšvement qui est bien loin de la borner puisqu’au contraire elle ne parviendra jamais Ă  l’ nous venons d’observer que l’art doit composer le rĂ©el pour nous en donner la prĂ©sence. N’est-ce point de nouveau ramener l’essence de l’art Ă  une dĂ©marche inventive et crĂ©atrice et subordonner en lui la contemplation Ă  l’action ? Mais peut-ĂȘtre pourrait-on montrer que composer le rĂ©el, c’est beaucoup moins ĂȘtre capable de le produire qu’ĂȘtre capable de le percevoir. Ou du moins, nous ne parvenons Ă  le produire que selon les lois qui nous ont permis de le percevoir. Car c’est seulement quand nous avons dĂ©couvert les lignes de structure du rĂ©el que nous sommes capable de le reconstruire faute de quoi notre construction elle-mĂȘme s’écroulerait. Mais il y a plus ce n’est pas parce qu’il est construit par nous que le rĂ©el prĂ©sente pour nous un caractĂšre esthĂ©tique ; c’est parce qu’en le construisant, nous obligeons le regard Ă  dĂ©couvrir les proportions qui le soutiennent et qui lui permettent de subsister. 14Mais pour cela il serait bon d’étudier les arts qui ne sont point Ă  proprement parler des arts d’imitation comme ceux auxquels nous paraissons avoir attachĂ© jusqu’ici une sorte de privilĂšge et de considĂ©rer par exemple l’architecture, la poĂ©sie et la musique, c’est-Ă -dire des arts dans lesquels il ne s’agit pas de nous livrer la prĂ©sence d’une rĂ©alitĂ© prĂ©existante, mais de crĂ©er une rĂ©alitĂ© nouvelle par une action qui la devance et qui doit, semble-t-il, expliquer tous ses caractĂšres, en particulier le plaisir esthĂ©tique qu’elle nous donne. Ici, on discerne mieux que partout ailleurs le rĂŽle d’une activitĂ© intellectuelle et volontaire qui en composant entre eux de purs rapports, donne l’ĂȘtre Ă  des Ă©difices de pierres ou de sons qui n’ont trouvĂ© hors de notre esprit aucune espĂšce de modĂšle. Il n’y a point d’arts qui soient plus instructifs pour le philosophe, ni qui lui fournissent un si beau sujet de mĂ©ditation, puisque dans chacun d’eux nous voyons l’esprit, par son mouvement propre et par les combinaisons qu’il invente, chercher Ă  Ă©branler la sensibilitĂ© et pour ainsi dire Ă  en disposer c’est lui qui calcule et mesure par avance tous les effets qu’il pourra produire en elle. Nous nous trouvons mĂȘme ici au nƓud de tous les problĂšmes philosophiques, au point oĂč la destinĂ©e de l’art fait corps avec celle de l’homme et de la civilisation tout entiĂšre, s’il est vrai que la conscience rĂ©sulte toujours de la rencontre mystĂ©rieuse de l’activitĂ© et de la passivitĂ© en nous et qu’il ne peut point y avoir pour elle de conquĂȘte plus haute que celle qui consisterait Ă  ne plus subir d’autre passivitĂ© que celle qu’elle s’imposerait par son activitĂ© mĂȘme. Or on ne peut douter que ce ne soit lĂ  en effet la fin propre de l’art il est cette exceptionnelle rĂ©ussite qui nous permet au prix de beaucoup d’efforts, de rĂ©concilier ce que nous voulons avec ce que nous Ă©prouvons. Et c’est pour cela qu’il Ă©claire notre pensĂ©e au lieu d’avoir besoin d’ĂȘtre Ă©clairĂ© par elle. Mais il y a lĂ  pourtant un caractĂšre qui est commun Ă  tous les arts et non pas seulement propre Ă  quelques-uns. Car les arts d’imitation mettent en jeu eux aussi une activitĂ© rĂ©glĂ©e par laquelle ils cherchent Ă  atteindre la sensibilitĂ© et Ă  l’émouvoir. Seulement, c’est pour nous faire retrouver une prĂ©sence qui, dans l’architecture et la musique, n’aura Ă©tĂ© l’objet d’aucune expĂ©rience et sera par consĂ©quent une prĂ©sence produite par l’art lui-mĂȘme, une prĂ©sence créée. Ce qui permettrait de considĂ©rer ces arts comme plus purs en quelque sorte que tous les autres, puisqu’au lieu de prendre la nature pour soutien, ils ne connaĂźtraient point d’autre nature que celle dont ils seraient eux-mĂȘmes les lors on pourrait se demander s’il est encore possible de les regarder comme une rĂ©vĂ©lation du rĂ©el. En eux, tout dĂ©pend du propos et de l’artifice, et la sensibilitĂ© se fait juge de l’activitĂ© qui a produit tel ouvrage sans s’interroger sur sa puissance Ă©vocatrice par rapport Ă  une rĂ©alitĂ© qui n’a point de ressemblance avec lui. Cependant, une telle opposition nous inspire quelque dĂ©fiance, d’abord parce qu’il serait onĂ©reux de rompre inutilement la solidaritĂ© entre les diffĂ©rents arts, ensuite parce qu’on pourrait allĂ©guer aussi, et on n’a pas manquĂ© de le faire, l’existence d’une peinture pure qui devrait nous apporter une satisfaction indĂ©pendante de toute relation avec l’objet qui lui a servi de modĂšle, enfin, parce que les arts qui paraissent ajouter le plus Ă  la rĂ©alitĂ© sont ceux qui sont le plus rigoureusement soumis Ă  ses lois. Ce que l’on comprendra facilement si l’on rĂ©flĂ©chit que la peinture la plus imparfaite et le plus mauvais dessin rĂ©ussissent encore Ă  Ă©voquer les dĂ©linĂ©aments du rĂ©el, et qu’il peut toujours y avoir en eux quelque faux-semblant, au lieu qu’un Ă©difice architectural ou musical qui ne tiendrait pas le compte le plus exact des lois de la pesanteur ou de celles de l’oreille s’écroulerait sans pouvoir ĂȘtre sauvĂ© il peut montrer leur souplesse, ruser avec elles, tĂ©moigner que leur action s’exerce encore lĂ  oĂč il semble les dĂ©fier, mais ce sont elles qui assurent la soliditĂ© de l’édifice, qui lui donnent du mĂȘme coup son caractĂšre rĂ©el et son caractĂšre esthĂ©tique. Et c’est seulement lorsqu’il acquiert un caractĂšre esthĂ©tique qu’il nous dĂ©couvre la prĂ©sence mĂȘme de ces proportions qui sont comme le rĂ©seau dans lequel la rĂ©alitĂ© demande Ă  ĂȘtre saisie. Les pierres et les sons ne sont plus ici que des instruments ou des vĂ©hicules. La rĂ©alitĂ© dont ils nous donnent la prĂ©sence par leur assemblage, c’est celle d’un ordre dont on peut bien dire que l’artiste le produit, mais dont il est plus vrai encore de dire qu’il le dĂ©couvre et qu’il cherche seulement Ă  le manifester. Voici donc des arts qui, bien qu’ils demandent plus qu’aucun autre Ă  la matiĂšre et au sensible, sont cependant les plus abstraits de tous, puisqu’ils ne portent que sur des rapports. Nous saisissons ici l’activitĂ© de l’esprit dans son pur exercice dans son pouvoir proprement inventif, dans la facultĂ© qu’elle a d’introduire dans le monde des crĂ©ations absolument nouvelles. Ce n’est lĂ  pourtant qu’une apparence. Ou du moins, nous avons affaire maintenant Ă  une conjugaison subtile de l’esprit et du rĂ©el qui fait que l’invention la plus hardie ne fait qu’un avec une dĂ©couverte obtenue et que la crĂ©ation la plus originale se dĂ©noue en une nĂ©cessitĂ© contemplĂ©e. On peut sur ce point invoquer les tĂ©moignages de la conscience qui invente ou qui crĂ©e aussi longtemps qu’elle garde encore l’impression d’ajouter au rĂ©el, c’est qu’elle ne l’a pas atteint, elle est encore dans la pĂ©riode des essais, elle n’a pas dĂ©passĂ© l’horizon de sa propre subjectivitĂ©. Mais les plus grands de tous les artistes savent bien que quand ils trouvent, c’est qu’ils sont allĂ©s au delĂ  de l’invention elle-mĂȘme. Les mots de juste, de pur ou de parfait n’ont de sens que pour Ă©voquer une rencontre du rĂ©el que nous n’avions encore qu’approchĂ© et qui ne donne Ă  l’esprit tant de sĂ©curitĂ© et de certitude que parce qu’il perçoit enfin dans ce qui est la raison mĂȘme de ce qui le fait voit bien maintenant quel est le caractĂšre de l’art. C’est bien de nous donner la prĂ©sence mĂȘme du rĂ©el, et par consĂ©quent de nous en apporter la rĂ©vĂ©lation. Mais il ne peut y rĂ©ussir qu’en le figurant, Ă  la fois parce que c’est ainsi qu’il rĂ©ussira Ă  le dĂ©livrer de toutes ces prĂ©occupations pratiques qui le recouvrent et le dissimulent et par suite Ă  le transformer en un spectacle pur, – et parce que, pour le figurer, l’esprit s’oblige Ă  le composer selon les lois intĂ©rieures qui lui permettent de subsister et par lĂ  le pĂ©nĂštre et en prend possession. Dans l’art, on peut dire Ă©galement que le rĂ©el devient tout entier transparent pour l’esprit et qu’il n’y a pas un seul de ses Ă©lĂ©ments qui ne soit un point d’application pour l’une de ses opĂ©rations. Alors, le rĂ©el devient la vĂ©ritable patrie de l’esprit. Ce que l’on comprend aisĂ©ment si l’on songe d’une part que l’art n’a d’existence que pour l’esprit et dans l’esprit, puisque l’objet qui produit en nous l’émotion esthĂ©tique la plus vive peut ĂȘtre dĂ©crit par un indiffĂ©rent comme l’objet le plus commun sans que rien lui soit retranchĂ© et, d’autre part que, cet objet, dĂšs que l’art s’en retire, se change aussitĂŽt en un obstacle ou en un moyen, c’est-Ă -dire perd sa rĂ©alitĂ© propre et ne peut plus ĂȘtre apprĂ©hendĂ© comme un simple spectacle. Mais lĂ  oĂč est le rĂ©el, et lĂ  oĂč est notre esprit, c’est lĂ  aussi qu’est notre vie vĂ©ritable. L’art n’est donc pas une Ă©vasion. L’artiste le sait bien qui considĂšre la vie commune comme n’ayant point d’autre rĂŽle que de lui permettre l’accĂšs dans un monde plus lumineux oĂč les choses acquiĂšrent leur juste relief et leur vĂ©ritable valeur il n’a point deux vies sĂ©parĂ©es car sa vie commune est toute pĂ©nĂ©trĂ©e par 1’autre qui n’en exprime que la suprĂȘme rĂ©ussite et pour ainsi dire 1’extrĂȘme pointe. Comme il n’y a point de lumiĂšre sans ombre, l’art forme contraste avec la banalitĂ© ou la laideur des Ă©vĂ©nements quotidiens ; mais c’est qu’il est insĂ©parable d’un regard qu’il dĂ©pend de nous de diriger, d’une activitĂ© qu’il dĂ©pend de nous de mettre en Ɠuvre, et pour tout dire d’une responsabilitĂ© qu’il dĂ©pend de nous d’assumer Ă  l’égard du monde. Alors, il n’y a plus rien de rĂ©el dans le monde qui, en nous dĂ©couvrant sa signification, ne nous dĂ©couvre aussi sa beautĂ©. C’est au point mĂȘme oĂč elles nous montrent leur beautĂ© que les choses nous dĂ©couvrent aussi leur rĂ©alitĂ©. Et c’est pour cela que l’esprit le plus profond est celui qui voit dans le monde le plus de choses belles. On voit donc combien Platon avait tort de chasser les poĂštes de la RĂ©publique en leur reprochant d’embellir les choses laides les poĂštes ne changent l’apparence des choses que parce qu’ils dĂ©couvrent leur essence secrĂšte. Et s’il est vain de vouloir subordonner l’art Ă  la moralitĂ©, nous savons pourtant qu’il existe une beautĂ© morale dans laquelle le bien, cessant d’ĂȘtre une pure intention du vouloir, devient lui aussi une prĂ©sence manifestĂ©e. Notes [1] Ce texte est celui d’une confĂ©rence faite en Roumanie et dont la traduction roumaine a Ă©tĂ© publiĂ©e en 1938.
\n \n\n l art sert il a quelque chose
Argument2. Remarquons tout d’abord que l’art a un caractĂšre universel et historique. Il doit donc bien avoir une utilitĂ©. L’art est universel en ce sens qu’il n’est pas un produit de luxe destinĂ© uniquement Ă  certaines tranches de la populations ni apparait uniquement dans
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Cest sur ces propos et vers 20H que nous concluons cette sĂ©ance en refusant l'absence de finalitĂ© et de fonction Ă  l'art. Bien au contraire, il semblerait que l'art nous pousse Ă  lever la tĂȘte, Ă  nous dĂ©passer. C'est dans le dĂ©passement de
L'analyse du professeur Lorsque Marcel Duchamp installe un urinoir au milieu d’une salle de musĂ©e, non seulement il serait absurde d’essayer d’aller uriner Ă  l’intĂ©rieur, mais en outre il semble indiquer et revendiquer l’inutilitĂ© de son oeuvre. Pourtant, cette oeuvre est devenue cĂ©lĂ©brissime au-delĂ  de son usage possible. Sa gratuitĂ© fait qu’elle n’est pas utile, mais la façon dont elle nous interroge est d’une utilitĂ© insondable. En effet, Duchamp signifie par lĂ  que nous ne regardons les choses avec un regard toujours dĂ©jĂ  utilitariste, intĂ©ressĂ© et inattentif Ă  ce qu’elles sont. En ce sens, la question de l’utilitĂ© de l’art est rĂ©currente, dans la mesure oĂč nous supposons implicitement que toute activitĂ© n’est pas Ă  elle-mĂȘme sa propre fin mais sert Ă  autre chose de la mĂȘme façon que la mĂ©decine sert Ă  soigner, soigner sert Ă  ĂȘtre en bonne santĂ©, ĂȘtre en bonne santĂ© sert Ă  bien vivre, bien vivre Ă  ĂȘtre heureux etc.. Or, l’oeuvre d’art, comme chose destinĂ©e Ă  ĂȘtre vue, Ă  se montrer, semble se dĂ©finir par une forme de gratuitĂ© esthĂ©tique l’affranchissant de toute utilitĂ© directe dans son rapport aux autres activitĂ©s humaines. Il semble pourtant, par ailleurs, que le fait de contempler une oeuvre d’art procure des sensations, des idĂ©es, des impressions qui, si elles ne sont pas quantifiables trĂšs directement en termes d’utilitĂ© matĂ©rielle, sont pourtant importantes aux yeux des hommes. Tout le problĂšme sera donc de montrer que le critĂšre de l’utilitĂ© est, rapportĂ© Ă  l’art, ambigu. Nous nous attacherons tout d’abord Ă  montrer que l’art est un savoir-faire qui possĂšde techniquement une utilitĂ© propre. Ce constat strictement factuel nous conduira ensuite Ă  remarquer qu’une oeuvre d’art n’est jamais dissociable du regard de celui qui la contemple. À cet Ă©gard l’oeuvre vĂ©hicule un message utile Ă  celui qui veut bien l’entendre parce qu’elle donne Ă  voir. Enfin, au-delĂ  de son contenu, nous essaierons de saisir qu’une oeuvre d’art fait rĂ©flĂ©chir et ne peut ĂȘtre soumise Ă  une stricte perspective utilitariste. ... jevais t aider a ouvrir ton esprit pose toi la question de savoir si tout doit servir a quelque chose. l art a t il besoin de servir a quelque trouve des elements de reponse dans le fait que non .et son apogee etant dans le musee imaginaire de Malraux Marmeladealorangesanguine . 2007-05-30 02:08:28 UTC. A t'Ă©mouvoir Boss . 2007-05-30 A quoi sert l’Art ? » samedi 13 octobre 2007 jumelĂ© Famili Jazz De 17 h30 Ă  19 h Buvette des Economats du FamilistĂšre Animation Jean-Paul SENELLART La multiplicitĂ© des points de vue sur l’Art et des formes d’Art, rend difficile toute rĂ©flexion sur l’Art. Et pourtant il doit bien y avoir quelque chose de commun entre toutes ces crĂ©ations que l’on appelle artistiques
 Autre difficultĂ© suffit-il d’affirmer, Ă  propos d’une production, qu’elle est une Ɠuvre d’art pour qu’elle en soit une ? Pour savoir Ă  quoi sert l’art, il faudra bien savoir de quoi on parle
 Pour Bergson, l’artiste est celui qui est capable de se dĂ©tacher de la rĂ©alitĂ©, de "notre besoin de vivre et d’agir" qui "nous a amenĂ© Ă  rĂ©trĂ©cir et Ă  vider" notre vision du monde. DĂšs lors l’art sert Ă  nous rĂ©vĂ©ler en nous et hors de nous ce que nos prĂ©occupations matĂ©rielles nous empĂȘchent de voir. Pour le peintre Paul Klee "l’art ne reproduit pas le visible, il rend visible". Pour d’autres dans le dĂ©sordre, l’Art doit imiter la nature, ĂȘtre engagĂ©, rendre compte de la rĂ©alitĂ© humaine, exprimer des idĂ©aux, la beautĂ©, nous rapprocher de Dieu
 et bien d’autres choses encore ! La minute Ă©tymologique de Patrice Bourrec Art aptitude, habiletĂ© Ă  faire quelque chose Famille d’une racine indo-europĂ©enne are adapter qui apparaĂźt dans le latin artus membre d’oĂč artis maniĂšre avec glissement dans le grec harmonia juste rapport. CinĂ©philie-philo Manuel CarĂ© SONATE D’AUTOMNE d’Ingmar Bergman 1978 Une pianiste de renommĂ©e internationale retrouve sa fille qu’elle n’a pas vu depuis sept ans. Elle s’aperçoit que sa carriĂšre artistique a primĂ© sur sa vie sentimentale et familiale. ï»żLessolutions pour la dĂ©finition IL SE SERT DE QUELQUE CHOSE. pour des mots croisĂ©s ou mots flĂ©chĂ©s, ainsi que des synonymes existants. Accueil ‱Ajouter une dĂ©finition ‱Dictionnaire ‱CODYCROSS ‱Contact ‱Anagramme il se sert de quelque chose. — Solutions pour Mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. Recherche - Solution. Recherche - DĂ©finition. Rechercher Il y a 1 les rĂ©sultats

Bonjour!C'est une trĂšs bonne question!L'art est prĂ©sent partout dans la sociĂ©tĂ©. Il ne s'agit pas seulement de peintures, de dessins ou de sculptures. L'art c'est aussi les films, la musique, les piĂšces de théùtre, le cirque, les clowns, etc. Imagine un monde sans toutes ces choses! Ce serait vraiment moins beau et amusant. Imagine une ville sans dĂ©corations, sans beaux bĂątiments. Imagine ta maison sans dĂ©corations. Imagine aussi que tu ne peux plus jamais voir de films, d'Ă©missions, Ă©couter de musique. MĂȘme les jeux vidĂ©os sont une forme d'art! La photographie est aussi une forme d'art. Comme tu peux le voir, l'art sert Ă  divertir les gens, Ă  rendre le monde plus beau et Ă  passer des messages. Plusieurs artistes essaient de dire quelque chose Ă  travers leur art. J'espĂšre avoir rĂ©pondu Ă  ta question! Si tu as besoin d'aide pour autre chose, n'hĂ©site pas Ă  nous réécrire!Laurie 😊

Lart sert-il à quelque chose? Obtenir ce document Voir sur l'admin Extrait du document. L'art est sublimation, c'est-à-dire esthétisation des pulsions. Créer permet de se débarrasser du refoulé, de toutes les tendances inconscientes qui n'arrivent pas à s'exprimer et qui font souffrir. L'art emprunte sa force aux pulsions fondamentales pour les dériver vers un but de substitution
A L'art est inutile L'Ɠuvre d'art est un objet sensible, c'est-Ă -dire qu'il s'adresse Ă  mes sens, mais contrairement aux autres objets, je ne l'utilise pas. C'est pour cela que Kant explique dans la Critique de la facultĂ© de juger que le plaisir esthĂ©tique qui vient de la contemplation d'une Ɠuvre d'art est un plaisir dĂ©sintĂ©ressĂ© ce n'est pas la consommation ou l'utilisation de l'Ɠuvre d'art qui me procure du plaisir dans l'expĂ©rience esthĂ©tique. L'art se dĂ©finit donc par sa fin, qui est non utilitaire. En fait, la plupart des Ɠuvres d'art avaient une utilitĂ© au moment de leur crĂ©ation, mais c'est une fois que cette utilitĂ© s'est estompĂ©e qu'on peut vĂ©ritablement dire que l'Ɠuvre est une Ɠuvre d'art. Exemple Le Tympan du Jugement Dernier de l'abbatiale de Conques avait pour but de susciter chez l'observateur la peur du Jugement et de l'Enfer, afin qu'il conforme sa vie aux prĂ©ceptes de l'Église. Cela signifie donc qu'en droit, tout peut ĂȘtre une Ɠuvre d'art. Ce qui dĂ©finit une Ɠuvre d'art, c'est d'abord le rapport respectueux, mis Ă  distance, dĂ©sintĂ©ressĂ© que j'entretiens avec elle. C'est d'ailleurs ce que veut signifier Marcel Duchamp 1887-1968 quand il cherche Ă  exposer en 1917 Ă  New York son Ɠuvre Fontaine, qui n'est autre qu'un urinoir renversĂ©, c'est-Ă -dire l'objet le plus banal et trivial qui soit. Marcel Duchamp, Fontaine, 1917 B Juger le beau Si, en droit, tout peut ĂȘtre une Ɠuvre d'art, qui dĂ©cide alors qu'une Ɠuvre est une Ɠuvre d'art ? Quand j'estime que quelque chose est beau, quand je juge de la beautĂ© d'une Ɠuvre, tout le monde doit-il ĂȘtre d'accord avec moi ? Kant, dans la Critique de la facultĂ© de juger, explique qu'il faut distinguer le beau par exemple, La Joconde est belle », de l'agrĂ©able par exemple, ce vin est trĂšs bon ». Ces deux phrases constituent un jugement, qui consiste Ă  qualifier un sujet La Joconde » ou ce vin » au moyen d'un prĂ©dicat belle » ou trĂšs bon ». De plus, ces jugements sont tous les deux subjectifs mĂȘme dans le cas de La Joconde, la beautĂ© n'est pas une propriĂ©tĂ© de l'objet que je juge beau si je dissĂšque ce tableau, je ne trouverai jamais une propriĂ©tĂ© chimique qui serait la beautĂ©, ce n'est donc pas un jugement objectif. NĂ©anmoins, si nous acceptons trĂšs bien que le jugement du caractĂšre agrĂ©able d'un objet soit particulier les goĂ»ts et les couleurs ne se discutent pas », pour le beau, nous jugeons comme si tout le monde devait ĂȘtre d'accord avec nous. Le jugement esthĂ©tique est donc un jugement subjectif universel, dans le sens oĂč il est universalisable je sais que mon jugement ne va pas ĂȘtre partagĂ© par tous, mais je juge comme si c'Ă©tait le cas. Remarques Une mĂȘme Ɠuvre peut faire l'objet d'un jugement esthĂ©tique sur le beau ou d'un jugement sur son caractĂšre agrĂ©able. Ainsi, si on utilise Le Printemps d'Antonio Vivaldi comme musique d'attente, on le fait pour son caractĂšre agrĂ©able, alors que si on l'Ă©coute pour lui-mĂȘme, celui-ci fait l'objet d'un jugement esthĂ©tique. De plus, une Ɠuvre belle peut ĂȘtre en mĂȘme temps assez dĂ©sagrĂ©able, comme le poĂšme Une Charogne » de Charles Baudelaire 1821-1867 qui convoque des images de putrĂ©faction et de corps mort. RepÈres Objectif/subjectif Est objectif ce qui se rapporte Ă  l'objet de la connaissance. Un jugement objectif ne dĂ©pend pas du sujet qui l'Ă©nonce et est donc nĂ©cessairement universel. Est subjectif ce qui se rapporte au sujet de la connaissance. Un jugement subjectif devrait donc toujours dĂ©pendre du sujet qui l'Ă©nonce et ĂȘtre particulier, mais le jugement esthĂ©tique chez Kant est Ă  la fois subjectif et universel. Universel/particulier Est universel ce qui vaut en tout temps et en tout lieu, c'est-Ă -dire ce qui ne souffre aucune exception. Est particulier ce qui appartient en propre Ă  un individu ou Ă  un groupe restreint d'individus.
DIEU sert-il Ă  quelque chose ? 16 Mars 2013. Dieu, sert-il Ă  quelque chose ? (un credo libĂ©ral ? ) Cette question arrive souvent sur la table de discussion, lorsqu’on Ă©voque le rĂŽle . jouĂ© par Dieu dans notre vie et dans celle de la sociĂ©tĂ©. C’est dans le registre du malheur, des Ă©checs, des souffrances, des situations

N'oubliez pas de cliquer sur les liens des diffĂ©rentes problĂ©matiques, afin d'accĂ©der Ă  un choix de textes relatifs Ă  cette problĂ©matique particuliĂšre. - Les arts sont-ils un langage ? - À quoi reconnaĂźt-on une oeuvre d'art ? - Qu'admire t-on dans une Ɠuvre d'art ? - Peut-on apprendre Ă  aimer une Ɠuvre d'art ? - Puis-je apprĂ©cier une Ɠuvre d'art sans comprendre sa signification ? - Peut-on aimer une Ɠuvre d'art sans la comprendre ? - Une Ɠuvre d'art gagne t-elle Ă  ĂȘtre commentĂ©e ? - Quelles compĂ©tences faut-il pour pouvoir apprĂ©cier une Ɠuvre d'art ? - Comment peut-on juger une Ɠuvre d'art ? - Est-il difficile de juger une Ɠuvre d'art ? - Faut-il ĂȘtre connaisseur pour apprĂ©cier une Ɠuvre d'art ? - Faut-il ĂȘtre cultivĂ© pour apprĂ©cier une Ɠuvre d'art ? - Peut-on se prononcer avec objectivitĂ© sur la valeur d'une Ɠuvre d'art ? - Des goĂ»ts et des couleurs, pourquoi ne pourrait-on pas discuter ? - Est-il vrai qu'on ne peut discuter des goĂ»ts ? - Le goĂ»t peut-il s'Ă©duquer ? - Les Ɠuvres d'art Ă©duquent-elles notre perception ? - Peut-on nous reprocher une faute de goĂ»t ? - Qu'est-ce que le mauvais goĂ»t ? a. Le sentiment esthĂ©tique - En quoi le sentiment artistique se distingue t-il du sentiment religieux ? - L'Ă©motion est-elle constitutive du sentiment esthĂ©tique ? b. Le kistch - Si la vie Ă©tait belle, y aurait-il de l'art ? - Sans l'art, parlerait-on de beautĂ© ? - Le beau peut-il ne pas plaire ? - Que veut-on dire quand on dit "c'est beau" ? - Faut-il renoncer Ă  dĂ©finir le beau ? - L'amour du beau s'apprend-il ? - Juge t-on du beau ou le perçoit-on ? - L'Ɠuvre d'art est-elle nĂ©cessairement belle ? - Une oeuvre d'art peut-elle ne pas ĂȘtre belle ? - Le beau n'est-il que l'objet d'une perception ? - L'art peut-il se passer de la rĂ©fĂ©rence au beau ? - Peut-on penser l'oeuvre d'art sans rĂ©fĂ©rence Ă  l'idĂ©e de beautĂ© ? - La beautĂ© est-elle symbole de moralitĂ© ? - Le beau, est-ce ce qui ne sert Ă  rien ? - Un bel objet est-il une Ɠuvre d'art ? - Peut-on apprendre Ă  juger de la beautĂ© ? - Une Ɠuvre d'art doit-elle ĂȘtre belle ? - Peut-on dire "la vie n'est pas belle, les images de la vie sont belles" ? - L'expĂ©rience de la beautĂ© passe t-elle nĂ©cessairement par l'Ɠuvre d'art ? - "Ceci n'est pas de l'art" peut-on justifier ce jugement ? - Comment convaincre quelqu'un de la beautĂ© d'un Ɠuvre d'art ? - Existe-t-il un privilĂšge de la beautĂ© ? - L'art peut-il se passer de la rĂ©fĂ©rence au beau ? - Le beau, est-ce ce qui ne sert Ă  rien ? - Peut-on apprendre Ă  juger de la beautĂ© ? - Que veut-on dire quand on affirme d'une chose qu'elle est belle ? - Peut-on ĂȘtre indiffĂ©rent Ă  la beautĂ© ? - Est-il indispensable d'introduire l'idĂ©e de beau dans la dĂ©finition de l'Ɠuvre d'art ? - La beautĂ© est-elle dans le regard ou dans l'objet regardĂ© ? - Pourquoi sommes-nous sensibles Ă  la beautĂ© ? - Y a-t-il une beautĂ© des objets techniques ? a. BeautĂ© naturelle et beautĂ© artistique - S'il y a une beautĂ© naturelle, rend-elle l'art inutile ? - En quoi la beautĂ© artistique est-elle supĂ©rieure Ă  la beautĂ© naturelle ? - Que nous apprennent les beautĂ©s de la nature sur la nature mĂȘme de la beautĂ© ? b. L'objectivitĂ© du beau - Peut-on convaincre autrui qu'une Ɠuvre d'art est belle ? - La beautĂ© d'un objet est-elle une propriĂ©tĂ© du mĂȘme type que ses caractĂšres physiques ? - Peut-on convaincre quelqu'un de la beautĂ© d'une Ɠuvre d'art ? - Peut-on dĂ©monter qu'une Ɠuvre d'art est belle ? - Est-il possible, dans le domaine des arts, d'avoir tort ou raison, lorsqu'on dit "C'est beau" ? - Le Beau s'impose-t-il Ă  notre jugement ou en rĂ©sulte-t-il ? - Des goĂ»ts et des couleurs, pourquoi ne pourrait-on pas discuter ? - Est-il vrai qu'on ne peut discuter des goĂ»ts ? 5. L'art et le laid - L'art doit-il s'intĂ©resser Ă  la laideur ? - L'art peut-il revendiquer la laideur ? - La laideur peut-elle intĂ©resser l'artiste ? - La laideur peut-elle faire l'objet d'une reprĂ©sentation esthĂ©tique ? - Est-ce inconcevable que la laideur puisse ĂȘtre objet de l'art ? - Puis-je dire en mĂȘme temps "c'est beau" et "ça ne me plaĂźt pas" ? - Le plaisir est-il l'origine et la fin de l'art ? - Peut-on tirer une jouissance esthĂ©tique de ce que l'on ne comprend pas ? - L'Ă©motion est-elle constitutive du sentiment esthĂ©tique ? - L'expression "contemplation de l'oeuvre d'art" signifie t-elle que nous soyons passifs dans le plaisir esthĂ©tique ? - Quelle sorte de plaisir Ă©prouve t-on devant une oeuvre d'art ? - Le plaisir esthĂ©tique suppose-t-il une culture esthĂ©tique ? - Y a t-il un sens Ă  juger une oeuvre d'art d'un point de vue moral ? - Peut-on reprocher Ă  l'art de se mettre au service d'une cause juste ? - Une oeuvre d'art peut-elle ĂȘtre immorale ? - Peut-on reprocher Ă  une oeuvre d'art d'ĂȘtre immorale ? - La beautĂ© est-elle symbole de moralitĂ© ? - L'art rend-il meilleur ? - Existe-t-il pour l'artiste une parentĂ© entre le beau et le bien ? - Qu'est-ce que crĂ©er ? - Pourquoi applique-t-on le terme de "crĂ©ation" Ă  l'activitĂ© artistique ? - Un artiste doit-il ĂȘtre un crĂ©ateur ? - L'artiste est-il un crĂ©ateur ? - On dit gĂ©nĂ©ralement que l'artiste crĂ©e et que le savant dĂ©couvre. Cette opposition vous paraĂźt-elle fondĂ©e ? - L'artiste est-il le seul Ă  faire un travail crĂ©ateur ? - Peut-on affirmer que par son Ɠuvre l'artiste crĂ©e un autre monde ? - Pourquoi dit-on de l'artiste qu'il crĂ©e ? - De quelle libertĂ© l'art tĂ©moigne-t-il ? - Qu'est-ce qui distingue une Ɠuvre d'art d'un objet quelconque ? - Entre les Ɠuvres d'art et les produits du travail, la diffĂ©rence est-elle irrĂ©ductible ? - L'art n'obĂ©it-il Ă  aucune rĂšgle ? - Y a t-il des rĂšgles de l'art ? - Un art peut-il se passer de rĂšgles ? - L'art peut-il se passer de rĂšgles ? - En art, tout s'apprend-il ? - L'artiste sait-il ce qu'il fait ? - L'artiste n'est-il qu'un artisan talentueux ? - L'art peut-il se passer d'une maĂźtrise technique ? - Qui est artiste ? - L'homme est-il naturellement artiste ? - Tout le monde est-il artiste ? - Suffit-il d'ĂȘtre douĂ© pour ĂȘtre artiste ? - L'artiste est-il maĂźtre de son Ɠuvre ? - L'artiste doit-il chercher Ă  plaire ? - L'artiste se situe-t-il nĂ©cessairement en marge de la sociĂ©tĂ© ? - L'artiste est-il nĂ©cessairement un homme de gĂ©nie ? - L'artiste est-il un rĂȘveur ? - L'artiste nous apprend-il Ă  voir ce que, d'ordinaire, nous ne voyons pas ? - Un artiste doit-il ĂȘtre original ? - L'originalitĂ© fait-elle la valeur de l'oeuvre d'art ? - Faut-il recourir Ă  la notion d'inspiration pour rendre compte de la production artistique ? - L'activitĂ© des artistes relĂšve t-elle du travail ou du jeu ? - L'artiste travaille-t-il ? 4. Art et libertĂ© - De quelle libertĂ© l'art tĂ©moigne-t-il ? - L'oeuvre d'art est-elle nĂ©cessaire ? - L'art est-il l'expression d'une rĂ©volte ? - Faut-il voir dans l'art le produit de la vie sociale ou l'expression d'une rĂ©volte ? - L'artiste est-il maĂźtre de son Ɠuvre ? - Dans quelle mesure la crĂ©ation artistique est-elle l'Ɠuvre de l'imagination ? - L'imagination est-elle crĂ©atrice ? - Que valent les produits de l'imagination par rapport Ă  la rĂ©alitĂ© ? - L'imagination est-elle nĂ©cessairement trompeuse ? - L'artiste nous apprend-il Ă  voir ce que, d'ordinaire, nous ne voyons pas ? - Être artiste, est-ce ĂȘtre voyant ? - Devient-on artiste en imitant les autres artistes ? - La copie d'une belle oeuvre d'art peut-elle ĂȘtre une belle oeuvre d'art ? - L'artiste a-t-il besoin d'un modĂšle ? - La reproduction des oeuvres d'art nuit-elle Ă  l'art ? - Pourquoi sommes-nous déçus par les oeuvres d'un faussaire ? a. L'art doit-il imiter la nature ? - L'art doit-il imiter la nature ? - Le but de l'art est-il d'imiter la nature ? 8. L'histoire de l'art, art et temps - Y a t-il un progrĂšs dans l'art ? - L'oeuvre d'un artiste dĂ©pend-elle de son temps ? - L'art peut-il nous affranchir de l'ordre du temps ? - Comment comprendre qu'une oeuvre d'art survive Ă  l'Ă©poque qui lui a donnĂ© naissance ? - Comment comprendre qu'une oeuvre d'art survive Ă  l'Ă©poque qui lui a donnĂ© naissance ? - L'art peut-il nous affranchir de l'ordre du temps ? III. Le sens de l'art Art et vĂ©ritĂ©, signification, rĂ©alitĂ© - Que vaudrait la vie humaine sans art ? - Un homme peut-il ĂȘtre indiffĂ©rent Ă  l'art ? - L'art transforme-t-il l'homme ? - L'art change-t-il la vie ? - Quelle diffĂ©rence faites-vous entre la beautĂ© d'une oeuvre d'art et la beautĂ© de la nature ? - Que nous apprennent les beautĂ©s de la nature sur la nature mĂȘme de la beautĂ© ? - L'art transforme-t-il la nature ou la dĂ©voile-t-il ?- L'art doit-il imiter la nature ? - Le but de l'art est-il d'imiter la nature ? a. La nature comme art divin - La reprĂ©sentation esthĂ©tique est-elle mensongĂšre ? - Dans quelle mesure l'art relĂšve-t-il de l'illusion ? - L'Ɠuvre d'art nous met-elle en prĂ©sence d'une vĂ©ritĂ© impossible Ă  atteindre par d'autres voies ? - Une Ɠuvre d'art peut-elle ĂȘtre plus vraie que son modĂšle ? - En quel sens peut-on parler de vĂ©ritĂ© Ă  propos de l'Ɠuvre d'art ? - L'art est-il un moyen d'accĂ©der Ă  la vĂ©ritĂ© ? - L'art n'est-il qu'apparence ? - L'art n'est-il qu'illusion ? - Peut-on dire de l'art qu'il a pour fonction de produire une reprĂ©sentation illusoire de la rĂ©alitĂ© ? - L'art modifie-t-il notre rapport Ă  la rĂ©alitĂ© ? - Quels rapports l'art peut-il et doit-il entretenir avec la rĂ©alitĂ© ? - L'art nous rĂ©vĂšle-t-il quelque chose du rĂ©el ? - L'art transforme-t-il notre conscience du rĂ©el ? - Une Ɠuvre d'art nous fait-elle rencontrer le rĂ©el ? - L'art crĂ©e-t-il le lien entre la rĂ©alitĂ© et l'imaginaire ? - L'art qui reproduirait la rĂ©alitĂ© serait-il encore de l'art ? - L'art nous dĂ©tourne t-il de la rĂ©alitĂ© ? - L'art est-il Ă©vasion de la rĂ©alitĂ© ? - Les Ɠuvres d'art sont-elles des rĂ©alitĂ©s comme les autres ? - Peut-on expliquer une oeuvre d'art ? - L'art s'enseigne-t-il ? - Faut-il avoir des connaissances pour pouvoir apprĂ©cier une oeuvre d'art ? - L'amour de l'art est-il possible sans un savoir sur l'art ? - L'oeuvre d'art nous apprend-elle quelque chose ? - Pourquoi une oeuvre d'art est-elle susceptible de plusieurs interprĂ©tations ? - Une oeuvre d'art gagne-t-elle Ă  ĂȘtre commentĂ©e ? - De quel droit, dans le domaine artistique, un homme peut-il s'Ă©riger en connaisseur ? - Le goĂ»t peut-il s'Ă©duquer ? - La sensibilitĂ© aux oeuvres d'art demande-t-elle Ă  ĂȘtre Ă©duquĂ©e ? - Le plaisir esthĂ©tique suppose-t-il une culture esthĂ©tique ? - Y a-t-il dans le domaine des arts un langage des sons et des couleurs ? 4. Dimensions de l'oeuvre d'art - L'Ɠuvre d'art a t-elle un sens ? - Une Ɠuvre d'art a-t-elle toujours un sens ? - Expliquer une oeuvre d'art, est-ce la comprendre ? - Puis-je apprĂ©cier une Ɠuvre d'art sans comprendre sa signification ? - Peut-on aimer une Ɠuvre d'art sans la comprendre ? - L'artiste donne-t-il quelque chose Ă  comprendre ? - L'art n'est-il qu'un mode d'expression subjectif ? - Peut-on reprocher Ă  une Ɠuvre d'art de ne rien vouloir dire ? - Toute Ɠuvre d'art nous parle t-elle de l'homme ? - L'Ɠuvre d'art peut-elle se prĂȘter Ă  plusieurs interprĂ©tations ? - Qu'est-ce qui fait la valeur d'une Ɠuvre d'art ? - En quel sens peut-on affirmer avec un artiste contemporain "L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible" ? - Pourquoi conserver les oeuvres d’art ? - Une oeuvre d'art est-elle un message ? - Une Ɠuvre d'art peut-elle ĂȘtre immorale ? 5. La valeur de l'oeuvre d'art - Est-il lĂ©gitime qu'une oeuvre d'art fasse l'objet d'un Ă©change marchand ? - Qu'est-ce qui fait la valeur d'une oeuvre d'art ? - Peut-on se prononcer avec objectivitĂ© sur la valeur d'une oeuvre d'art ? 6. L'originalitĂ©/unicitĂ© de l'oeuvre d'art - Un artiste doit-il ĂȘtre original ? - L'originalitĂ© fait-elle la valeur de l'Ɠuvre ? - La reproduction des oeuvres d'art nuit-elle Ă  l'art ? - Une Ɠuvre d'art est-elle utile ? - Les oeuvres d'art peuvent-elles ĂȘtre utiles ? - Dire que l'art n'est pas utilitaire, est-ce dire qu'il n'est pas inutile ? - Les Ɠuvres d'art ne sont-elles pas d'autant plus admirĂ©es qu'elles sont inutiles ? - Les Ɠuvres d'art sont-elles des rĂ©alitĂ©s comme les autres ? - L'Ɠuvre d'art nous apprend-elle quelque chose ? - L'art peut-il ĂȘtre un refuge ? - L'art rend-il meilleur ? - Pourquoi s'intĂ©resse t-on aux Ɠuvres d'art ? - En quoi les artistes nous aident-ils Ă  ĂȘtre libres ? - Pouvons-nous nous passer de l'art ? - L'homme a t-il besoin de l'art ? - L'art rĂ©pond-il Ă  un besoin ? - L'art est-il Ă©vasion hors du monde ? - L'art fait-il rĂ©flĂ©chir ou fait-il rĂȘver ? - N'est-il pas paradoxal que l'Ɠuvre d'art soit objet d'Ă©change ? - L'Ɠuvre d'art a-t-elle pour fonction de dĂ©livrer un message ? - Embellir la vie, est-ce la seule fonction de l'art ? - Peut-on dire de l'art qu'il est Ă  la fois superflu et pourtant nĂ©cessaire ? - L'art est-il moins nĂ©cessaire que la science ? 1. Art et expression des sentiments ; l'aspect cathartique de l'art - L'Ă©motion est-elle constitutive du sentiment esthĂ©tique ? 2. L'art comme divertissement - L'art est-il un divertissement ? - L'art n'est-il qu'un divertissement ? - L'artiste ne cherche-t-il qu'Ă  divertir ? - L'art n'est-il qu'un jeu ? V. L'art, la technique et le travail - Y a-t-il lieu de distinguer l'art et la technique ? - Qu'est-ce qui distingue la crĂ©ation artistique et l'invention technique ? - En quoi les Ɠuvres d'art diffĂšrent-elles des objets techniques ? - Entre les Ɠuvres d'art et les produits du travail, la diffĂ©rence est-elle irrĂ©ductible ? - Peut-on ĂȘtre artiste sans ĂȘtre artisan ? - Qu'est-ce qui distingue une Ɠuvre d'art d'un objet quelconque ? - Qu'est-ce qui distingue l'Ɠuvre d'art de toute autre production humaine ? - La crĂ©ation artistique a t-elle quelque chose Ă  attendre ou Ă  redouter de la production industrielle ? - Peut-on parler d'un art industriel ? - Un objet technique peut-il devenir une Ɠuvre d'art ? - Un objet technique peut-il ĂȘtre objet d'art ? - L'objet technique n'a-t-il qu'une valeur utilitaire ? - En quoi les Ɠuvres d'art diffĂšrent-elles des objets techniques ? - Un objet technique peut-il ĂȘtre une Ɠuvre d'art ? 2. L'artiste et l'artisan - Peut-on ĂȘtre artiste sans ĂȘtre artisan ? - L'artiste n'est-il qu'un artisan talentueux ? - L'art peut-il se passer d'une maĂźtrise technique ? - L'objet utile peut-il ĂȘtre beau ? - Un objet technique peut-il ĂȘtre beau ? - Y a-t-il une beautĂ© des objets techniques ? 5. Production artistique et production industrielle - La crĂ©ation artistique a t-elle quelque chose Ă  attendre ou Ă  redouter de la production industrielle ? - Peut-on parler d'un art industriel ? 6. L'art et le travail - L'artiste travaille-t-il ? - L'activitĂ© des artistes relĂšve t-elle du travail ou du jeu ? - Comment l'art peut-il s'insĂ©rer dans la vie sociale ? - Dans quelle mesure l'art est-il un fait social ? - Faut-il voir dans l'art le produit de la vie sociale ou l'expression d'une rĂ©volte ? - Une sociĂ©tĂ© a-t-elle besoin d'artistes ? - Une sociĂ©tĂ© peut-elle se passer d'artistes ? - Peut-on concevoir une sociĂ©tĂ© sans art ? - L'oeuvre de l'artiste peut-elle se passer du public ? 1. L'art comme outil de distinction sociale ; le phĂ©nomĂšne de la mode - L'art s'adresse t-il Ă  tous ? 2. L'art est-il dangereux ? 3. L'art transforme-t-il la sociĂ©tĂ© ? - L'art peut-il changer la sociĂ©tĂ© ? - L'art est-il rĂ©volutionnaire ? VII. Les diffĂ©rentes formes d'art 1. L'architecture - Est-il juste d'affirmer que les temples Ă©levĂ©s en l'honneur de la religion sont Ă©levĂ©s, en rĂ©alitĂ©, en l'honneur de l'architecture ? 2. La poĂ©sie - Quel usage le poĂšte fait-il du langage ? - Le poĂšte a-t-il quelque chose Ă  dire ? - Le langage a-t-il la mĂȘme valeur pour le poĂšte, le savant et le philosophe ? - Est-ce le mĂȘme monde qu'analyse le physicien et qu'Ă©voque le poĂšte ? 3. La peinture 4. Le cinĂ©ma Date de crĂ©ation 04/12/2005 1219 DerniĂšre modification 22/06/2022 0803 CatĂ©gorie Page lue 7652 fois

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